Après mettre
un peu dépoussiérer et habillé d'une tenue convenable je rejoignais la famille
de Jenky prés de leur hutte.
Lois
semblait s'amuser avec le jeune garçon. Elle lui dessiné différentes formes sur
le sol et il essayait de trouver le mot en anglais. Quand il sortait des
bêtises, il arrivait à Lois d'éclater de rire.
Quand
j'arrivais prêt d'eux Jenky leva les yeux vers moi et se précipita pour me
tirer par la main et m'obliger à m'assoir avec eux. J’aimais cette spontanéité
chez ses gens, qu’on ne trouvait plus chez nous depuis longtemps.
Lois me
scruta, toujours ce regard froid et distant. Je lui souris.
- Vous avez
trouvé de quoi vous habiller. Dit-elle d’un ton hautain.
- Vous êtes
toujours aussi désagréable avec vos congénères ? Répondis-je surpris par le ton
glacial qu'elle employait pour me parler, alors que quelques secondes plus tôt
elle s’amusait avec Jenky.
- Je ne suis
pas désagréable! Juste prudente!
- Je vous
assure que vous êtes désagréable!
Elle leva
les yeux au ciel et se tourna vers Jenky. Celui-ci nous fixait à tour de rôle,
ne comprenant pas exactement le thème de notre échange.
- Tu as donné les poissons à
Yummi j'espère? Lui demandais-je dans sa langue.
- Biensur.
Répondit-il dans un sourire, me montrant par la même occasion les poissons en
train de cuire sur le feu.
La première fois que je lui avais donné une proie à remettre à sa mère, je l'avais surpris En train d'essayer de la troquer avec autre chose. J'avais compris plus tard, que le phacochère n'était pas sa viande préférer. Mais il avait tellement eu peur de moi quand il m'avait vu le surprendre qu'il avait stoppé immédiatement ses négociations. Depuis c'était devenu un rituel entre nous, je lui demandais toujours se qu'il en était. Et il me répondait toujours en souriant, avec un petit air innocent.
Yummi commencé à apporter le repas pour ce soir. Elle installait sur une natte au sol tous les plats dans un assortiment de couleur.
Elle fit signe à son fils de la rejoindre et je me retrouvais seul avec Lois.
Elle observait la scène en silence. Jenky se disputait avec sa mère, car il ne voulait pas aider a préparer la table, (étais-ce des disputes universelles ? me demandais-je). Pourtant, face a l'autorité de sa mère il fini par capituler et a disposer tous les plats et les assiettes sur la natte. Lois souriait, attendri par la scène.
Elle les regardait silencieuse, jusqu’à se qu’elle surprenne mon regard posé sur elle. Brusquement, son visage se masqua d’une certaine froideur.
- Je peux savoir se qui t’intéresse Kent !
Je la regardais sans vraiment comprendre le sens de sa question.
-
Je… je ne voulais pas vous offenser.
- Je ne suis certainement pas aussi à l’aise que toi dans cet endroit. Au lieu de vouloir te ficher de ma tête, tu devrais essayer de m’aider à m’adapter :
- Lois, Woow ! Du calme ! Je n’étais pas du tout en train de me moquer. Je t’assure.
- Mouais !
-
Et je t’assure que si tu as besoin d’aide il suffit de le
demander.
- Très bien, alors toi qui a l'habitude, comment se passe un repas ici? Me demanda-t-elle.
Je la regardais surprise qu'elle accepte mon aide et m'interroge.
- Je demandais ça uniquement pour faire la conversation, je déteste les silences gênant. Ajoutat-elle devant mon silence.
- C'est assez similaire à beaucoup de communauté vivant de façon plus modeste. Les Elmono mangent souvent ensemble. Les femmes font à manger toute la journée en groupe et se partage les différents légumes préparer. Puis selon les arrivages de la chasse, elles ajoutent de la viande, du poisson... Etc
Je l’invitais à s’assoir sur un endroit de la natte.
« Ici, nous sommes leurs invités, nous avons donc une place d'honneur. La même que celle des chasseurs. Normalement se sont eux qui s’assoie en premier, ensuite les femmes, puis les enfants.
- Encore en groupe ou la supériorité des hommes est évidente ! lança-t-elle froidement.
- Non, tu as tords de penser ça. Ils honorent simplement celui qui prend le plus de risques pour nourrir les siens. Si une femme devient chasseuse, elle a également cette place. Le partage des tâches est souvent très important dans ce genre d'endroit. Et les deux sexes ont leur lot de difficultés et d'épreuves.
Elle s’approche de moi et vint s’assoir en tailleur sur la natte à mes cotés.
- Très bien, soit honnête avec moi Clark! Dans ce genre d'endroit, tu préférerais être un homme ou une femme ? Dit-elle me regardant droit dans les yeux avec un petit air satisfait !
- Ici, Les hommes font principalement le travail physique, la chasse, la pêche et la terre... les femmes s'occupent principalement des enfants et du foyer. Dans nos campagnes c'est aussi très souvent le cas. Répondis-je
- Oui, j'imagine très bien les fermiers américains mettrent les pieds sous la table quand il rentre de leur dure journée, un brin d'alcool dans le nez. "Chérie! Je suis rentrée! Tu as fait quoi de bon ce soir!"
- Tu as une vision très réductrice dis moi ! Répondis-je en souriant, imaginant très bien ma mère envoyer une de ses délicieuses tartes à la figure de mon père s'il avait un jour osé dire un truc pareil !
- L'expérience! Répondit-elle confiante.
- Je suis fils de fermier. Répondis-je mes parents ont une ferme. Ma mère, après ses études s'est installée avec mon père qui en avait hérité au décès de mon grand père.
- Typique !
- Quoi donc?
- Ta mère? Elle a tout lâché pour être avec son mari.
- Euh oui. Et alors?
- Alors jamais je ne ferai ça! Un homme ne me fera jamais renoncer à mes rêves, à ma carrière.
- Peut-être que c'était son rêv...
- D'élever des poules et des vaches? Arrêtes Clark! Tu ne vas pas croire ça!
- Je voulais dire « de profiter de sa famille ». Répondis-je certain de se que je disais, tant ma mère me l'avait répéter.
Lois leva les yeux au ciel.
- Pauvre femme! Dit-elle soudain.
- Qui donc? Demandais-je surpris.
- Ta femme ou future femme je ne sais pas! Je la plains!
- Pourquoi?
- Les fermiers sont loin de l'image de mon prince charmant, bien au contraire. Les bouseux, non merci. Dit-elle en faisant une grimace. Mais les bouseux naïf, c'est encore pire!
- Tu ne laisses même pas au gens le bénéfice du doute?
- Pourquoi faire? Au final je suis toujours déçu.
- Tu n'as pas du avoir une enfance facile. Commentais-je.
- Mon enfance n'a rien a voir. Mais j'ai appris à m'adapter et à ne compter que sur moi! C'est comme ça dans les grandes villes!
Je la regardais perplexe. Il y avait chez elle quelque chose de dure, très dure. J'avais toujours imaginé que notre métier de journalistes devait nous rendre ouvert et compréhensif, se questionner tout le temps sur la vérité, et ne pas avoir de préjugés et d'idées arrêtés sans preuve. Les nombreux articles que j'avais lu de Lois Lane reflétaient cette approche et elle m'avait souvent inspiré. Percer la vérité dans mes propres enquêtes était devenu Ma façon de rendre la justice. Je n'imaginais pas la femme qui écrivait de tels articles aussi dure, froide et catégorique. C'est comme si, elle avait une double personnalité.
Qu'est se que tu dis Kent! Tu l'as connais à peine. On n'apprend pas a connaître une personne en lisant des articles et des éditoriaux.
- Clark, vous peux venir manger. Se mis à crier Jenky en nous faisant signe.
Nous étions déjà installé, et petit à petit, les hommes venaient s’assoir à nos cotés. Tous, regardait Lois avec une certaine crainte.
Quand j'étais arrivé dans leur tribu, les premiers repas avaient été très silencieux. J'avais eu l'autorisation de m'installer dans leur camps, le temps qu'ils décident si je pouvais ou non rencontrer leur chef. Leur accueil avait été très craintif, et les repas se passaient majoritairement dans un silence pesant. Seul les enfants étaient curieux et m'approchaient. Les adultes en profitaient pour m'observer. Petit à petit ils ont du apprécier ma façon d'être, car quand j'ai commencé à dire quelques mots dans leur langue, ils ont paru rapidement surpris et content qu'un étranger essai de s'adapter à leur façon d'être.
Je pense que
Jenky était en grande partie l’élément le plus important de mon intégration. Il
était plutôt bavard, très spontané, et il m'aimait bien. Ça avait compté. Puis,
quand j'avais proposé mon aide dans la chasse, ça avait également beaucoup
compté. C'était un des principaux actes d'intégration de la tribu. Participer
au ravitaillement. Je m'aimais pas tuer les animaux, mais lorsque j'avais sauvé
Killy d'un Crocodile, Les Elmono m'avaient définitivement accepté. Les
relations avaient commencé à se détendre, même si sans l'approbation de leur chef,
les Elmono restait sur leur discret sur leurs problèmes. Par contre, le jour ou
j'avais rencontré Soubama, tout avait changé. J'avais enfin commencé à en
apprendre plus sur leurs difficultés...
J'espérais
d'une certaine façon que se serai différents pour Lois. Malgré sa dureté,
j'avais envie de croire en elle. Avoir l'occasion d'apprendre avec elle,
pouvait être une vraie chance pour moi. Il fallait juste qu'elle accepte de
collaborer. Et ça, ce n’était pas gagné.
Si les Elmono restaient craintif, l’accueil de Lois semblait tout de même beaucoup plus rapide qu’avec moi. Et finalement, très vite le repas pris une tournure plus amicale et détendu. Killy, m'expliqua que les Elmono ne pouvait pas considérer une femme comme dangereuse pour la tribu. Pour eux, il était impossible qu'elle puisse se retrouver une arme a la main et se mettre a tirer sur tous les membres de leur tribu, comme l'avait déjà fait des tas d'hommes.
Jenky
commença à déposer des plats sur le sol.
-
Dans quelques instants ils vont apporter tous les mets
qu’ils ont préparé et chacun va se servir dans cette feuille de palmier. Puis
tu pourras manger.
-
Il n’y a pas de couverts ? demanda t’elle simplement tout
en observant les femmes et les enfants qui commençaient à placer les plats au
centre du cercle qui s’était formé.
-
Si, ils ont découvert la fourchette et le couteau y’a déjà
plusieurs années. Dis-je en lui souriant.
J’espérais
juste la détendre, mais des que je croisais son regard je compris mon erreur.
Lois devenait rapidement plus froide. Décidément, je n'arrivais à pas grand
chose avec elle.
-
Je te préviens, ne t’avise pas de te moquer.
Je la
regardais perplexe par tant d’agressivité.
-
Mais enfin, pourquoi voudrais tu que je me moque
constamment. Dis-je incrédule.
-
Je connais les mecs de ton espèce. Répondit-elle du tac au
tac.
-
De mon espèce ?
-
Oui, le genre aventurier, bien à l’aise dans les milieux hostiles.
Bien content de pouvoir se moquer d’une citadine en mal de technologie.
Je ne pu
m’empêcher de rire. Et elle ne se gêna pas pour me lancer un regard encore plus
noir.
-
Lois, je t’assure que tu te trompes. Détends-toi. Je
trouve que tu n’as pas l’air perdu du tout, bien au contraire. Apres, ça
va faire un mois que je suis ici, si je peux simplement t’aider à
t’adapter plus vite que moi, je serai ravie de le faire. Il n’y- a rien d’autre
la dessus. Dis-je sincèrement.
-
Oui, nous verrons. Ils disent tous ça ! répondit-elle tout
en acceptant dans un sourire sincère le plat que lui tender Jenky afin
qu’elle puisse ce servir.
-
C’est pour Toi miss Lane, vous voulez fourchette ? demanda
t-il.
-
Oui, je te remercie Jenky.
Tout le
monde avait fini par s’installer, et le centre du cercle étaient rempli de
couleur. Poissons et légumes cuits en tout genre décorer la table du sol dans
des plats en plastique rose et bleu. Chez nous, ce type de vaisselle étaient
quasiment pour les dinettes des petites filles. Ici, c’était pratique et
incassable.
-
Mmmh, c’est bon. Dit Lois à la femme du chef qui la
remercia d’un signe de tête chaleureux.
Le repas se
passait dans la bonne humeur. Les hommes du clan racontaient notre partie de
chasse et aujourd’hui, je n’étais pas le centre de l’attention. Je n’avais
rapporté que de simples poissons, tandis qu’un des hommes avait réussi à
rapporter une antilope grâce à sa seule dextérité.
Après le
repas, une fête s'improvisa ou les chasseurs se mirent à raconter tout en
mimant leurs exploits. Les gens s'était attroupés autour du foyer de Yummi et
ils riraient des imitations des animaux que certain Elmono réussissaient à
merveille, tout en les parodiant. Je traduisais au fur et à mesure les tirades
à Lois qui rirait également beaucoup au cours de la soirée. Je cru même qu’elle
oublia un moment donné son agressivité à mon égard quand elle me gratifia d’un
sourire communicatif. Tout le monde semblait détendu et la fête. Je ne sus pas
trop se qui se passa réellement de différent de d’habitude, mais je passais une
de mes meilleurs soirées depuis mon arrivée ici.
Jenky fini
par s'endormir sur le sol à côté de moi. Et Yummi, qui représenté l’autorité du
chef en l’absence de son mari fini par donner le couvre feu. La vaisselle était
déjà faite. Et rapidement les personnes partirent un a un dans leur hutte pour
se coucher.
Très vite,
le silence repris, chacun reprenant le chemin de son foyer.
- Bon, il
est temps d'aller dormir. Me dit-Lois dans un sourire. Elle était tellement
plus détendue que tout à l'heure, moins agressive.
- Oui, je
dors dans le foyer de Killy, pas très loin. Dors bien Lois.
- Oui, toi
aussi.
Je lui
souris et tournait les talons pour aller rejoindre mes hôtes, quand Lois
m'interrompit.
- Clark?
- Oui?
Répondis-je en me retournant vers elle.
- Merci pour
la soirée, pour les explications, la traduction et tout ça. C'était sympa de ta
part.
Je la
regardais étonnée, Lois Lane disait merci... Et en plus elle rougissait... A
cet instant, je La trouver trop craquante... Elle avait l'air presque mal à
l'aise. Je souris de plus belle.
- De rien,
c'était un plaisir. Répondis-je après quelques secondes de silence. Bonne
Nuit lois.
Elle sourit,
et rentra dans le foyer de Yummi.
Je m'étais
allongé rapidement sur ma natte pour la nuit, et instinctivement les pensées
partir vers ma découverte de la journée "Lois Lane".
Je revoyais
ses yeux émeraude me fixait avec un brun de défi dans le regard. En une soirée,
j'avais découvert plusieurs facettes de la journaliste. À la fois dure, elle
cachait une autre personnalité, beaucoup plus sensible et attachante. Du moins,
des qu’elle était proche de Jenky. Elle
me donnait envie de la connaitre davantage.
Je revoyais notre échange ou elle me traiter de bouseux naïf se superposer à son rougissement quand elle m'avait remercié il y avait seulement quelques minutes. Je ne comprenais pas réellement pourquoi, mais je sentais que cette rencontre ne s'arrêterait pas la. Et j'avais hâte de la découvrir davantage.
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